s. m. Oreiller long & rond rempli de plume, sur lequel on met la teste quand on est couché. On l'appelle autrement traversin. On derive ce mot de capitium, ou caput lecti, ou plustost de chef.

CHEVET, se dit aussi de la partie du lit où on met ce traversin. Cet homme a toûjours des armes sous son chevet. il y avoit si peu de lits, que les uns couchoient sur le chevet, & les autres aux pieds. cet homme ronfle si-tost qu'il a la teste sur le chevet. Ce mot vient de chef. Quelques-uns le derivent de cervical ; & Menage de capetum, diminutif de capo. On appelloit autrefois chevecel un oreiller.

CHEVET, se dit encore de tout ce qui éleve la teste en quelque endroit qu'on soit couché. Un Moissonneur qui n'a qu'une pierre pour son chevet ne laisse pas de bien dormir.

Au Palais les Advocats appellent droit du chevet, le festin qu'ils donnent à leurs Confreres quand ils se marient.

CHEVET, se dit aussi du chef ou de la partie anterieure d'une Eglise, comme on dit le chevet de St. Denis, en parlant de cette partie de l'Eglise qui est derriere le Choeur, & où on monte par plusieurs degrés. On le dit aussi du Presbytere, ou de la maison qui y est jointe ou attenante. Le Prieuré de St. Barthelemy est basti au chevet de l'Eglise de St. Barthelemy derriere le Choeur.

On appelloit aussi autrefois fief-chevet, ou chevel, ou tenu en chef, celuy qui étoit mouvant immediatement du Roy.

On appelle une espée de chevet, un ami brave, & prompt à nous servir & à nous deffendre en toutes occasions. On le dit aussi d'autres choses qui nous sont familieres. Cet homme a toûjours son Iliade à la main, c'est son espée de chevet.