s. f. Petit fruit rouge qui est des premiers qui vient au printemps. Sous ce nom general on comprend les guignes, les bigarreaux, les cerises, les griottes, les guindous, les coeurets, & les merises. Les griottes du Dauphiné & de l'Italie sont la même chose que ce qu'on appelle en France cerise. La griotte est une grosse cerise noire, douce & excellente, dont le noyau est rouge. Son arbre a le bois plus gros, & sa feuille plus large & plus brune que les autres. Il y a des guignes blanches, rouges, & noires, qu'on greffe sur des merisiers qu'on trouve dans les bois. On les appelle en Toscane marchianes, & durassines, que l'on comprend sous le nom de cerise. Il y a aussi des merises qu'on appelle en Italie corbines, qui sont plus menuës, douces & fermes, & qui noircissent les levres. Il y a une cerise à bouquet qu'on appelle jemelle, dont quelques-unes sont hastives & precoces. Il y a une cerise blanche, qui étant tres-meure, devient ambrée & jaunastre. La cerise de Portugal est la plus belle, la plus grosse, & la meilleure de toutes ; & sa couleur est d'un incarnat admirable, mais elle charge peu. La cerise de Monmorency est grosse & tardive, est à courte queuë, & la plus estimée. On la nomme en quelques endroits coulars. Les guindous sont des cerises du Languedoc qui sont fort douces & grosses, & d'un rouge brun tres-estimé. Le bigarreau est une espece de cerise plus longue & plus dure, qui noircit & durcit en meurissant. Il y a un bigarreau tardif ou de fer, qui meurit plus tard, & qui n'est pas si sujet aux vers que l'ordinaire. Il est d'un goust excellent, & fait un bel arbre. Le coeuret est une espece de bigarreau plus tendre, & fait en coeur, dont le goust est relevé. Son bois est plus gros, & sa feuille plus large. Il y a enfin une cerise bleuë, qui est plus rare qu'aucune autre, qui est venuë depuis peu de Flandres, & est d'un goust delicieux. Les premieres cerises furent apportées par Lucullus de Cerasunte ville de Pont, aprés qu'il eut vaincu Mithridate, à ce que dit Pline : d'où vient qu'elles en portent encore le nom en Latin, cerasum. Bartholin dit que pour avoir du vin de cerise fort delicat, il faut l'entonner dans des muids faits du bois de cerisier, qui luy communique sa vertu.