s. f. Place publique où on tient ordinairement les marchez de toutes sortes de denrées dans les villes & dans les bourgs. On le dit plus particulierement d'un grand couvert où les Marchands mettent à l'abry leurs marchandises. A Paris il y a la halle au bled, la halle aux poirées, & la halle couverte où on vend le poisson. la halle aux toiles, aux cuirs. On dit aussi les pilliers des halles, où demeurent les Frippiers. la halle au vin. On appelle aussi, la halle de la Foire St. Germain dans les vieux tiltres, le lieu où on tient cette Foire celebre : les Marchands disent que c'est le plus grand couvert qui soit au monde. Nicod tient que ce mot vient du Grec, halon, qui signifie aire ou place. Menage & du Cange disent qu'il vient de hallae, qui signifie des rameaux secs, dont on couvroit anciennement les halles ; ou de l'Anglois hall, qui signifie une salle, ou un grand lieu ou maison couverte de ces rameaux secs. Goropius croit qu'il vient d'un vieux mot Allemand hal, qui signifie conservare, parce qu'en ces lieux les marchandises y sont conservées. Le bourgeois dit encore quand il voit une chambre trop grande, ou un trop grand lit, que c'est une halle.

On appelle le langage des halles, les termes dont se servent les harengeres & le bas peuple, & sur tout celuy qui est sujet à dire des injures grossieres.