s. m. Petit surgeon qui naist sur les branches de certains arbres, qui ne porte ni feuilles ni fruit. Le meilleur guy est celuy de chesne. On en trouve aussi sur le hestre, l'yeuse & le chasteignier. Pline dit qu'il en croist aussi au rouvre, au prunier sauvage, au terebenthin, au pin & au sapin. Dioscoride dit qu'il en vient aussi aux pommiers, aux poiriers, & en plusieurs autres arbres ; & même il se rencontre aux racines de certains arbrisseaux. Mr. Perrault pretend que le Guy qui vient sur les arbres est une plante de saveur & odeur forte, & même venimeuse, qui les affoiblit, & rend leur fruit desagreable ; & que quand on leur oste cette excroissance, ils se restablissent en bon estat. Il est verd au dedans, & roux au dehors ; & pour estre bon, il doit estre frais, & n'estre aucunement rude ni farineux. Le guy n'est pas un arbre de soy, car il prend sa vie d'un autre arbre. On en fait de la glu, aussi-bien que des grains d'une certaine plante qui a la feuille semblable au buis. On le concasse, on le lave, & on le fait cuire en eau. Elle sert à prendre des oiseaux, & on en enduit les seps de vigne pour les garentir des chenilles. Les grives sont fort friandes du guy, lesquelles en esmeutissent la graine sur les arbres où elles se perchent, & donnent lieu à une nouvelle production du guy, dans lequel elles demeurent aprés engluées : ce qui a donné lieu à Plaute de dire, que la grive chie sa mort. Les Druides faisoient de grandes ceremonies en cueillant le guy de chesne Voyez A gui l'an neuf. Ce mot vient de viseum. Le guy des pommiers est plus petit, moins dur & plus commun. Il est chargé d'un bouquet de graines blanches & resplendissantes comme les plus grosses perles. Leur matiere est gluante, & sert de nourriture aux pies. Le guy est d'une saveur & d'une odeur forte & desagreable.