s. m. Lieu destiné pour executer les criminels, ou le lieu où on expose leurs corps au public. Montfaucon est le gibet de Paris. Les fourches patibulaires sont aussi des gibets, qui ont diverses marques ou nombre de piliers suivant la qualité des Justices. On appelle la potence particulierement le gibet. Voilà un meschant homme qui a la mine de mourir au gibet. la fausse monnoye conduit au gibet. L'Anglois dit aussi gibet en la même signification. Ce mot vient de Arabe gibel, montagne, élevation. les gibets sont ordinairement dressez sur des hauteurs.

On dit proverbialement, que le gibet ne perd point ses droits, pour dire, qu'un scelerat qui a eschappé une fois de la potence, ne se corrige point, & fait quelque autre meschanceté qui le remeine au gibet. On dit aussi, que le gibet n'est fait que pour les malheureux, pour dire, que ceux qui sont puissans en amis ou en argent commettent des crimes impunément. On dit aussi, Malheureux comme un gibet, parce que plusieurs ont esté pendus au gibet qu'ils avoient eslevé eux-mêmes, comme Aman au gibet qu'il avoit fait élever pour Mardochée. Enguerrant de Marigny fut pendu au gibet de Montfaucon qu'il avoit fait bastir. Pierre Remy qui l'avoit restabli sous Philippe de Valois y fut aussi pendu. Et Jean Moulinier Lieutenant Civil qui l'avoit repare y fit amende honorable.