s. m. Boyau de porc empli de son sang & de sa graisse, dont on fait un mets bon à manger : celuy-là s'appelle boudin noir ; mais le boudin blanc est le même boyau rempli de blanc de chapon, de lait & autres ingrediens. Par la Nouvelle 18. de l'Empereur Leon, il est deffendu de manger du boudin. Ce mot vient de botulus, suivant Nicod, Menage, Vossius & autres.

BOUDIN, est un mot dont se servent les Architectes, pour signifier le tore de la colomne. Les Serruriers appellent ressort à boudin, un ressort delicat qu'ils appliquent dans la serrure pour repousser le demi-tour du pesne. Le ressort à boudin est aussi un fil d'archal tourné en helice dans quelque tuyau, qui se lasche avec effort quand il a été pressé.

BOUDIN, en termes de Verriers, est aussi ce noeud ou éminence qui se trouve au milieu d'un plat ou rond de verre, dont se servent les Vitriers.

On dit proverbialement & bassement, qu'une affaire, une entreprise s'en ira en eau de boudin, pour dire, qu'elle ne reüssira pas, qu'elle s'en ira à neant. On dit, qu'on envoye de son boudin à quelqu'un, quand on a tué son cochon, quand on luy fait present de quelque plat de son mestier.

Faire un boudin, est un vieux proverbe, qui signifie, Marier un Gentilhomme avec une riche roturiere, parce que le mari annoblit la femme, & est le soustien de la maison ; & la femme qui est riche fournit de graisse pour l'entretenir. Ce proverbe a été fait à l'occasion d'un nommé Reynold Comte de Gueldre, qui vivoit il y a 260. ans, lequel restablit ses affaires ruinées par le mariage qu'il fit avec la fille d'un nommé Bertaut riche Marchand, comme témoigne Bellingen en son Etymologie des Proverbes.