subst. fem. Fiction d'un entretien de deux ou de plusieurs animaux, ou de choses inanimées, d'où on tire quelque moralité ou plaisanterie. Il y a de belles moralitez dans les Fables d'Esope, de Phedre, &c. le Prophete Nathan se servit d'une Fable pour faire que David se condamnast luy-même sur la mort d'Urie. on n'ose parler aux Princes d'Orient de leurs defauts que sous le voile de quelques Fables, comme on apprend par celles de Pilpay Indien.

FABLE, se dit aussi de la fiction qui sert de sujet aux Poëmes Epiques & Dramatiques, & aux Romans. La belle disposition de la Fable est aussi necessaire dans un Poëme, que celle des figures dans un tableau.

FABLE, signifie aussi absolument, Fausseté. Tout ce que les Payens ont dit de leurs Dieux sont des fables. l'Histoire du lyon baptisé par St. Paul, que quelques-uns attribuoient à St. Luc, est une fable, dit St. Hierosme de Script. Eccles.

On dit proverbialement, qu'un homme est la fable du peuple, pour dire, qu'il est tourné en ridicule, méprisé dans toutes les compagnies où on parle de luy. Ce mot vient du Latin fabula, où il signifie aussi, Pact, convention, pourparler, entretien, comme on voit dans ce proverbe, Lupus infabula, qui répond au nostre, Qui parle du loup en voit la queue, d'où on a fait confabulari & confabulation, & les Italiens favella, pour dire, Parole. Les Espagnols disent, Morir sin fabla ou fabula, pour dire, Mourir intestat.