s. m. Quelques-uns disent au singulier estal. Petite boutique quelquefois fixe, quelquefois portative, où on estale, où on vend de la chair, du poisson, des fruits & autres menuës denrées. On louë bien cherement les estaux de Boucher. Il n'y a que le Roy qui accorde la permission de construire des estaux de Boucher. La Placiere de la halle a tant d'estaux à loüer. On appelle aussi estau, ces petites boutiques portatives qu'ont les Savetiers & les Ravaudeuses au coin des ruës. Menage derive ce mot de stallum, qui a été dit ainsi abregé de stabulum, d'où on a fait aussi les mots d'estaler & d'instaler. Ce mot de stallum se trouve en plusieurs Auteurs.

Les Artisans appellent aussi estau, la petite machine qui leur sert à soustenir & arrester le fer & autres matieres sur lesquelles ils travaillent, pour les limer, polir, forer, &c. Le vray mot estoit estoc. Il est fait de deux pieces de fer qui se serrent par le moyen d'une vis qui entre dans des trous, qui s'appellent l'oeuil de l'estau. Ces parties d'enhaut qui serrent le fer s'appellent mâchoires ; & ses deux pieces principales qu'on appelle tiges, sont assemblées ensemble par une espece de charniere qu'on appelle jumelle.