subst. fem. Trafic d'argent qu'on fait remettre de place en place, d'une ville à une autre par des lettres de change, & par correspondance. Il est permis à toutes sortes de personnes de faire la banque sans être Marchands. ce Marchand a quitté le negoce, il ne fait plus que la banque. Ce mot vient de l'Italien banca, qui a été fait de banco : c'estoit un siege où les Banquiers s'asseoient dans les places de commerce, d'où on a fait aussi banqueroute. Menage. Covarruvias dit que ce mot a la même origine que banc. Car l'Espagnol banco se prend aussi pour une table. Trapeza, qui signifioit chez les Grecs une table, se prend aussi pour une banque : Trapezitis, un Banquier.

BANQUE, se dit aussi du lieu public où s'exerce ce trafic, où les Banquiers s'assemblent, & où ils avoient autrefois un banc. On l'appelle aussi d'autres noms : à Londres c'est la Bourse, à Lyon le Change, à Paris la Place du Change. On met son argent à la banque, on y preste, & on y fait valoir son argent à gros interest, même en quelques lieux à fonds perdu.

BANQUE, se dit aussi des Societés, villes ou Communautés qui se chargent de l'argent des particuliers pour le leur faire valoir à gros interest. La Banque de Venise, de Hollande. la ville de Lyon a établi une Banque pour prendre de l'argent à fonds perdu au denier huit & un tiers.

BANQUE, se dit aussi en plusieurs jeux, comme à l'Occa, à la Bassette, du fonds de celuy qui est maistre du jeu, qui se charge de payer ceux qui gagneront.