v. act. Greffer, faire des entes. Enter un pommier sur un prunier. Enter sur franc, enter sur un sauvageon. On ente en plusieurs manieres. La premiere en fente se fait en pied de biche, lors qu'on couppe horisontalement & également un sujet, ou sauvageon, sur lequel on met une ou plusieurs greffes, l'ayant auparavant fendu & paré pour emporter le trait de la scie. On ente en moelle, quand on place une greffe au milieu d'un sujet moelleux, comme la vigne, ou jasmin d'Espagne. On ente en couronne les gros arbres au printemps, lors que la seve est un peu montée. L'on place plusieurs greffes taillées d'un seul costé, l'écorce en dehors entre la peau & le bois, aprés avoir un peu incisé son écorce. On ente en approche, quand on perce un arbre, & que dans le trou on passe une branche d'un autre arbre, comme de vigne dans le noyer, ou bien en approchant deux branches de divers arbres d'égale grosseur, dont l'une est fenduë par son extremité, & que dans cette fente on insere l'autre qui est taillée des deux costés de figure platte. L'ente en fluste se fait au mois de May, lors de la seve, en enlevant du sujet qu'on veut enter un anneau de la peau, au lieu de laquelle on en place autant d'un autre arbre d'égale grosseur. Cela se pratique particulierement sur le chataignier & le noyer.

ENTER, se dit encore en termes de Charpenterie. Il faut enter cette piece de bois dans celle-là, pour dire, les joindre, les assembler l'une avec l'autre.

ENTER, se dit aussi figurément en Morale dans cette phrase : Une telle maison a été entée dans celle-là, pour dire, que le bien, le nom & les Armes d'une maison a passé dans une autre par quelque alliance.

ENTER, en termes de Fauconnerie, signifie, Rejoindre une penne gardée à celle d'un oiseau qui est rompuë, froissée ou albrenée, ou la raccommoder à l'aiguille, ou au tuyau, &c.