s. m. Le derriere de l'animal, qui est depuis le col jusqu'aux fesses. Les Medecins appellent proprement le dos, la seconde division de l'espine, qui contient douze vertebres situées entre celles du col & celles du rable, & où sont attachées les costes. Ces soldats ont tout le jour les armes sur le dos, la pluye sur le dos. La pieté d'Enée luy fit porter son pere sur son dos. Cette femme avoit pour mille escus d'habits sur son dos, c'est à dire, sur elle. Les parties du dos sont les espaules, l'espine du dos, les vertebres du dos : & l'on dit d'un homme qui a l'espaule ronde, qu'il a le dos bossu, vouté ; & de celuy qui veut l'imiter, qu'il fait le gros dos. Les aloyaux sont pris sur les vertebres du dos d'un boeuf. Ce mot vient de dossum, qu'on a dit pour dorsum. Menage.

On dit au Manege, Monter un cheval à dos ou à dos nud, pour dire, le monter sans selle & à poil.

DOS, se dit figurément de plusieurs choses qui ont un devant & un derriere. Le dos d'une maison, contre lequel on dit qu'une autre maison est adossée. Le dos, d'un lit. Le dos d'un couteau, d'une espée, c'est le costé opposé au taillant. Le dos d'un Livre, c'est le costé par où il est relié. On dit, Escrire au dos d'un papier, d'un parchemin, pour dire, au revers.

On appelle dos d'asne, un corps qui a deux surfaces inclinées l'une vers l'autre, qui aboutissent en pointes. Il y a des combles de maisons, dont les uns sont en dos d'asne, & les autres en appentis, en terrasse.

On dit aussi à une personne qu'on chasse, Viste tournez moy le dos : qu'un homme a tourné le dos en une bataille, pour dire, qu'il s'est enfuy ; & dans les affaires, qu'il a tourné le dos, pour dire, qu'il a refusé de faire ce qu'on desiroit de luy. On dit aussi, La fortune luy a tourné le dos, pour dire, s'est declarée contre luy. Quand un Courtisan est disgracié, tous ses amis luy tournent le dos. On dit aussi, On a fait tomber cette accusation sur le dos d'un miserable. Ce Ministre a toutes les affaires de l'Estat sur son dos, pour dire, qu'il est chargé de toutes les affaires. Il n'a pas si-tost le dos tourné, que &c.

À DOS, se dit adverbialement. Avoir un homme à dos, c'est, Avoir un ennemi qui cherche tous les moyens de nuire.

On dit proverbialement, qu'on a mis des gens dos à dos, quand dans une sentence, ou un accommodement, ils n'ont point emporté d'avantage l'un sur l'autre. On dit des gens desbauchez, qu'ils sont toûjours le dos au feu, le ventre à table. On dit d'un homme qu'on a bien battu, qu'il a été battu dos & ventre, qu'on luy en a donné sur le dos & par tout. On dit pour exprimer la pauvreté d'une personne, qu'il n'a pas une chemise à mettre sur son dos. On dit aussi d'une perte, d'un dechet. que cela ira sur son dos, pour dire, que cette perte ira sur son compte : qu'un homme a bon dos, pour dire, qu'il a moyen de faire les frais de quelque entreprise, de quelque partie qu'on veut faire tomber sur luy. On dit aussi d'un riche qui est glorieux, qui c'est un gros dos, qu'il fait le gros dos. On dit aussi, Faire la beste à deux dos, pour dire, Faire l'amour. Il se laisse tondre la laine sur le dos.

On appelle ironiquement nichilaudos, un pourpoint, une veste riche par devant, & d'une moindre estoffe par derriere.

On dit aussi ironiquement à un menteur qui soûtient qu'une chose est veritable, Ouy comme j'ay le dos.