subst. masc. Oiseau domestique qui est le masle d'une poule. Les poules pondent des oeufs sans avoir veu le coq, mais ils ne valent rien pour être couvez. On connoist un coq à ses argots & à sa creste. Le Seigneur predit à St. Pierre, qu'il le renieroit trois fois avant que le coq eust chanté. Un bon coq doit suffire à douze poules. Un bon coq ne fut jamais gras. Menage aprés Guyet croit que coq a été fait de cloccus & de clocitare. D'autres croyent que c'est un ancien mot Gaulois, comme assûre Borel, aussi-bien que le mot de coquart, qui est souvent dans Villon, qui signifie un glorieux sans sujet, comme les enfants qui mettent des plumes de coq sur leurs bonnets, & qui pour cela s'estiment bien braves. On disoit aussi autrefois un bonnet à la coquarde. Il dit aussi que ce mot pourroit venir de coccus ou cochenille, à cause de sa creste rouge. Et enfin il dit que ce mot vient du Breton coq, qui signifie rouge.

On appelle le chant du coq, le point du jour, parce que les coqs chantent en ce temps-là, & reveillent ceux qui dorment.

On appelle un vilain bouquet de plumes, une plume de coq.

COQ DE BRUYERE, est un coq sauvage qui vole bas, & se prend à la passée comme les beccasses.

COQ, signifie aussi le masle de la perdrix.

COQ D'INDE, est un gros oiseau aussi domestique, qui a les mêmes qualitez d'un coq, & qui a été apporté depuis quelque temps des Indes Occidentales. Il y a un coq Indien qui est different de celuy qu'on nomme coq d'Inde, qui a été apporté d'Afrique où il est appellé ano. Jonston l'appelle gallus Persicus ; & Gesner & Aldroandus, gallus Indicus. Son plumage est noir, & il a un oeuil verdastre, à la reserve du dos, dont les plumes vers la racine sont de couleur de gris de noyer, & quelque peu blanches. Sa taille est d'un mediocre poulet d'Inde. Markgravius décrit un coq du Bresil qui est tout verd, & qui a sur la teste une creste ou panache de plumes noires. Quelques-uns croyent que le meleagris des Anciens est nostre coq d'Inde.

COQ, signifie figurément un notable bourgeois, ou habitant d'une Parroisse, qui s'y est mis en autorité, qui gouverne tous les autres. Un tel est le coq de la Paroisse.

COQ, signifie aussi une figure de coq qui est ordinairement doré, & qui se met au plus haut d'un clocher ou d'une flesche d'Eglise pour servir de giroüette, & faire connoistre le changement des vents.

COQ, en termes d'Horlogeur, est un petit treillis de cuivre doré & fort delicat qui est sur la platine de dessous d'une monstre.

COQ, en termes de Marine, est le Cuisinier d'un vaisseau.

COQ À L'ASNE, est un propos rompu, dont la suitte n'a aucun rapport au commencement : comme si quelqu'un, au lieu de suivre un discours qu'il auroit commencé de son coq, parloit soudain de son asne, dont il n'étoit point question. Menage dit que Marot a été le parrein de cette façon de parler, & qu'il fit une Epître qu'il nomma du coq à l'asne, ensuitte de laquelle plusieurs Poëtes ont fait des Satyres qu'ils ont intitulées de ce nom, où ils disoient plusieurs veritez qui n'avoient ni ordre, ni suitte.