s. f. Vieux mot qui signifioit autrefois l'assemblée des Officiers de Justice, qui se faisoit en certain lieu pour juger les procés, comme on voit dans les Ordonnances de l'Eschiquier de Normandie de l'an 1383. On s'en est servi depuis pour signifier le lieu destiné à tenir la Justice dans des villages par des Juges pedanées, ainsi appellé à coeunte multitudine, selon Chopin. Du Cange croit qu'il vaut mieux le deriver du Latin chaos. Il vient plustost de coui, qui est un vieux mot Celtique ou Bas-Breton signifiant la même chose. Menage témoige que coua a été dit autrefois pour halle. Or c'est dans les halles que se tiennent la plus-part des petites Justices. On appelle encore la halle & cohuë de Quintin en Bretagne, le lieu où se font les publications de Justice. Il y en a encore plusieurs semblables en Poictou.

COHUË, se dit figurément des assemblées tumultuaires où il n'y a point d'ordre, où chacun parle en confusion. On tenoit autrefois de belles conferences chez un tel, mais il y est venu tant d'impertinents, que cela est degeneré en cohuë.