C'est un serviteur unique dans la maison, qui sert à toutes choses, comme les Cuistres, les valets de Prestres.

En plusieurs lieux on appelle Valets de Justice, les Sergents ordinaires.

VALET DE BOURREAU, est la personne la plus infame de la ville, qui sert sous le Bourreau à fustiger, donner la fleur de lis, & autres menus supplices, jusqu'à ce qu'il se rende digne des plus grands.

On dit figurément, qu'un homme est un valet à loüer, lors qu'il n'a plus de charge & d'employ, qu'il est faineant, qu'il n'a plus d'occupation, qu'il en cherche.

On appelle maistre valet, un ancien domestique en qui on se fie, qui commande aux autres, & qui prend garde qu'un chacun fasse bien sa besogne.

On appelle à la campagne les valets de feste, les jeunes gens qui sont invitez aux nopces de village, ou aux festes des Confrairies, & qui y rendent quelques services.

VALET, en termes de Manege, est une espece de poinçon ou aiguillon, ou petit fer esmoussé qui est au bout d'un baston, & qui sert à pincer & aider un cheval sauteur.

En termes de Guerre, on appelle valet de Pyroboliste, ou d'Ingenieur à feu, un cylindre de bois solide chargé de poudre, & percé en plusieurs endroits, où l'on met des petards & des balles de plomb. Cette machine se tient toûjours debout, & sa construction est enseignée dans l'Artillerie de Casimir.

VALET, est aussi une petite machine qui fait qu'une porte se ferme toute seule. On en fait de plusieurs façons : l'une avec un poids qui descend le long d'une coulisse attachée au bout d'une corde qui tient de l'autre costé au mur ; l'autre avec une barre de bois, qui presse la porte par le moyen du ressort d'une corde fortement tortillée.

On appelle aussi un valet à debotter, une planche de bois avec une entaille, où on met le talon, par le moyen de laquelle on se debotte tout seul.

VALET, chez les Artisans, se dit des crochets de fer qui servent à tenir le bois sur l'établis d'un Menuisier. Il a deux branches rondes disposées en equerre, mais qui ne sont pas tout à fait à angles droits. On appelle valet de miroir, un petit ais attaché au derriere, qui luy sert d'appuy, quand on le dresse sur une toilette.

VALET, se dit proverbialement en ces phrases. On dit que les bons maistres font les bons valets, pour dire, que lors qu'on traitte bien ses valets, qu'on les paye bien, ils en servent mieux. On dit qu'un homme fait le bon valet, quand il est flatteur & complaisant, pour se faire preferer aux autres. On dit qu'un homme fait comme le valet du Diable, quand il fait plus qu'on ne luy commande. On dit aussi, Tel maistre, tel valet, pour dire, qu'un valet suit d'ordinaire l'exemple de son maistre, & sur tout qu'il a les mêmes defauts. On dit ironiquement à un homme, Je suis vostre valet, quand on ne veut pas croire ce qu'il dit, ou faire ce qu'il desire.

On appelle aussi valet de carreau, un homme de neant, un miserable, quoy qu'autrefois le nom de valet fust un nom honorable, comme on voit aux noms d'Hector, d'Ogier, de la Hire, qu'on donne aux valets des cartes à joüer. Le nom du valet de trefle est le nom de l'Ouvrier qui a fait les cartes. Une tierce, une quinte de valet.