s. f. Herbe ressemblante au persil, qui est d'une excessive froideur. Sa tige est noüée & grande comme celle du fenouil. Ses feuilles sont semblables à celles de la ferule, mais elles sont plus estroites, & ont une odeur pesante, fascheuse & puante. Ses fleurs sont blancheastres, & viennent à sa cime en petits bouquets. Sa graine est plus blanche que celle de l'anis. Sa racine est creuse, & n'est gueres profonde en terre. Elle a beaucoup d'usage en Medecine, quoy que ce soit un poison. Quelques-uns sont devenus fous pour avoir mis en leur potage des feuilles de ciguë, au lieu de persil. La ciguë est ennemie du cerveau, comme les cantharides de la vessie, & le lievre marin du poulmon. Socrate condamné à mort, beut de la ciguë. La ciguë prise en breuvage cause des vertiges & convulsions, trouble la veuë & l'entendement, rend les extremitez froides, & bouche les conduits de la respiration. La ciguë est aliment à l'étourneau, & poison à l'oye. La ciguë fait mieux son effet quand elle est prise avec du vin. La ciguë est moins dangereuse icy que dans les pays chauds. On l'appelle autrement en François seguë, ou cocuë, en Latin cicuta : lequel mot, selon Isidore, vient de ce que la ciguë habet caecos nodos, id est, occultos, de ce que la ciguë a des noeuds cachés. C'est pourquoy dans les Poëtes cicuta se prend pour internodia cannarum, pour l'espace qui est entre les noeuds des cannes, des roseaux. D'autres disent que cicuta est dite comme circa cutem. Elle a une peau, une espece d'écorce tout autour, mais elle est vuide au dedans.

Il y a aussi une espece de plante qu'on appelle cicutaire, qui est une espece de ciguë.