s. m. Ce qui termine, ce qui est aux extremitez de quelque chose. Le bord de la mer. le bord de l'eau. les Prestres portent des chapeaux à grands bords, les Cavaliers à bords retroussez. Ce mot est pur Allemand. Menage dit que le François & l'Allemand viennent du Latin orlum, qui a été fait de ora, d'où nous avons fait aussi ourlet. Du Cange témoigne qu'on a dit bordus dans la basse Latinité en la signification de bord.

BORD, signifie aussi, un ruban, un galon, une dentelle qu'on met aux extremitez d'un chapeau, d'une juppe, & sur des coutures ou ouvertures des habits.

BORD, en termes de Marine, signifie un navire. Il est allé au bord de l'Amiral. il luy a donné à disner sur son bord. il a obligé ce vaisseau ennemi d'abatre le pavillon, & de venir à son bord.

On appelle aussi un vaisseau de haut-bord, un grand bastiment à voiles, à la difference des Galeres, Pataches, & des petits bastiments qu'on appelle de bas-bord.

On appelle bas-bord, le costé gauche du navire ; & estribord, dextribord ou tienbord, le costé droit, eu égard à la main du Patron qui est à la pouppe.

On dit des vaisseaux Corsaires, qu'ils courent le bon bord, pour dire, qu'ils piratent : & figurément on le dit des femmes impudiques, qui courent dans les mauvais lieux. On dit aussi, Renverser le bord, ou, Changer de bord, pour dire, Revirer le navire, & naviger sur un autre aire de vent. Rendre le bord, c'est, Venir ancrer, ou donner fond dans quelque port ou rade. On dit, Courir bord sur bord, pour dire, Louvier & gouverner tantost à droit, tantost à gauche. Courir même bord que l'ennemi, c'est à dire, Faire ses mêmes mouvements, gouverner comme luy. On appelle, Faire un bord ou une bordée, la route qu'on fait jusqu'à ce qu'on soit obligé de virer & de mettre à l'autre bord. On dit aussi, Courir de bord à bord, pour dire, Louvier autant sur un costé du vaisseau que sur un autre.