s. f. Herbe qui produit & jette plusieurs branches de la hauteur d'un palme, qui ont plusieurs noeuds & concavités. Ses feuilles sont petites & menuës, & un peu veluës, d'assez bonne odeur, & retirent aux feuilles de lentille, ou de ruë, ou de millet. Ses branches sont toutes armées d'espines fortes & picquantes ; & avant que la plante soit chargée de ces espines, elle est bonne à manger, & on la confit en saumure. Elle produit des fleurs qui sont quelquefois rouges tirant sur le blanc, & quelquefois jaunes. Il y a des lieux où elle n'est point picquante, & où elle porte des fleurs blanches. On l'appelle Arreste-boeuf, à cause que ses branches & ses racines arrestent souvent la charruë. Les anciens Auteurs l'appellent Anonis ou Ononis ; d'autres, Remora aratri, Acutella, Resta bovis, Bugranos ou Bugrondes.

Il y a un autre Arreste-boeuf qui croist en Provence & en Dauphiné, qui est un arbrisseau haut de deux à trois pieds, dont la racine est grosse, blanche, tendre & acre, les branches tortuës & faciles à ployer, les feuilles presque semblables à celles du fenu-grec, les fleurs odorantes, & d'un pourpre rouge fort vif, le dedans lavé & rayé de blanc. Elles ont au milieu un stile qui forme une gousse pendante qui enferme plusieurs graines brunes de la figure d'un rein. Dodard en fait une plus ample description dans ses Memoires.