s. m. On dit, L'aller & le venir, c'est double peine. On dit de celuy qui n'a pas trouvé la personne qu'il alloit chercher, qu'il a eu l'aller pour le venir. On dit figurément de celuy à qui on a donné deux soufflets, qu'on luy a donné l'aller & le venir. On dit au Palais, un à venir pour plaider, quand on signifie à une partie qu'on va poursuivre contre elle une audience à venir au premier jour. On dit aussi adverbialement, Les siecles à venir, c'est à dire, futurs.

VENIR, se dit proverbialement en un tres-grand nombre de phrases. On chante tant Noël, qu'il vient, pour dire, qu'une chose arrive, quand on l'a long-temps attenduë. Cela vient comme Mars en Caresme, pour dire, ordinairement. Cela vient comme de cire, pour dire, fort juste, fort à propos. On dit aussi, De quel pays venez-vous ? D'où venez-vous ? à ceux qui ignorent une nouvelle connuë de tout le monde. On dit aussi à un valet qu'on envoye, Tant que vous irez & viendrez, les chemins ne seront pas sans vous. On dit aussi, Voilà un beau venez y voir, pour dire, C'est une chose peu considerable. On dit aussi, que les biens viennent en dormant à ceux à qui il vient des dons, des successions, des biens qui ne leur coustent rien à acquerir. On dit aussi, Ce qui vient par la fluste, s'en retourne par le tambour, pour dire, qu'on dépense facilement le bien acquis sans peine. On dit aussi, Au bon joüeur vient la balle, pour dire, que nostre habileté nous fait trouver les occasions favorables de profiter. On dit que les maladies viennent à cheval, & s'en retournent à pied. On dit aussi, qu'un malheur ne vient jamais tout seul. On dit encore, Tout vient à point à qui peut attendre, pour dire, qu'on vient à bout de toutes choses avec de la patience. On dit encore, Aprés la pluye vient le beau temps. On dit aussi, qu'une chose est venuë de la grace de Dieu, quand on ne sçait d'où elle vient, ni qui l'a donnée. On dit aussi, Qui chapon mange, chapon luy vient, pour dire, que les biens viennent à ceux qui en ont dêjà. On dit aussi, C'est un homme qui est venu de rien, qui est venu tout en une nuit comme un champignon, pour dire, qu'il s'est enrichy en peu de temps. On dit aussi d'un homme surpris de quelque accident, qu'il est aussi estonné que si cornes luy venoient à la teste. On dit aussi de celuy à qui il vient quelque tentation, que l'eau luy en vient à la bouche. On dit aussi, Aprés la panse vient la danse, pour dire, que la bonne chere excite à la paillardise. On dit aussi, Il est venu comme un tabourin à nopces, pour dire, fort à propos : & à contresens, Il est le bien venu comme un chien dans un jeu de quilles. On dit aussi, qu'un homme est venu la gueule enfarinée, pour dire, avec empressement & avec dessein de profiter. On dit aussi, qu'il s'en est allé comme il étoit venu, pour dire, qu'il n'a rien fait de ce qu'il avoit envie de faire. On dit aussi, Faire venir quelqu'un à jubé, le faire venir à la raison, pour dire, l'obliger à faire quelque chose de raisonnable, & qu'on luy commande. On dit aussi, qu'un homme ne fait qu'aller & venir, lors qu'il ne se tient point en repos, qu'il marche toûjours, ou bien quand il est peu de temps à faire quelque voyage.