GONFANONIER, ou Gonfalonier. s. m. Qui porte l'estendart de l'Eglise. Il vient du mot de gunt fanonarius, qui se trouve dans les Capitulaires de Charles le Chauve. Menage.

On a appellé aussi Gonfanoniers, les Protecteurs que les Papes establirent dans les principales villes du Patrimoine de St. Pierre, depuis que les Empereurs s'esleverent contre l'Eglise, & perdirent la qualité de ses Protecteurs. On a appellé aussi Gonfanoniers de l'Eglise de St. Martin de Tours, les Comtes d'Anjou, depuis que par leur soin le corps de St. Martin fut rapporté d'Auxerre en son Eglise. On appelloit aussi les anciens Comtes du Vexin Gonfanoniers de l'Eglise de St. Denis en France, parce qu'ils portoient la banniere, qui s'appelloit l'Oriflambe. Les Ducs de Modene, d'Urbin & de Parme se glorifient de ce que ceux de leurs familles ont possedé la charge de Gonfanoniers de l'Eglise, & ils en portent le gonfanon dans leurs Escus.

Chez les Florentins, il y a eu un Magistrat qu'on appelloit le Gonfalonier de la Justice. A Lucques le Chef de la Republique s'appelle aussi Gonfalonier. La ville de Sienne est regie par trois Gonfanoniers, dont chacun commande une troisiéme partie de la ville.