s. f. Ce qui est vendu ou transporté au prejudice des deffenses publiées par un ban ou cry solemnel, ou de la loy & de l'usage d'un pays. Les marchandises de contrebande sont sujettes à confiscation. Entre les marchandises de contrebande, il y en a d'entrée, comme le sel, l'huile des poissons estrangers, & quelques dentelles ou estoffes. Il y a en a pour la sortie, qui sont l'or & l'argent monnoyé ou non, toutes sortes d'armes, de munitions qui servent à la guerre, ou à la navigation, les chevaux de prix, le papier, l'acier, fer mitraille, cuirs, cires, suifs, filasses, &c. Ce mot vient de l'Italien contrabando, c'est à dire, contre le ban & publication des deffenses.

En termes de Blason, on appelle la barre une contre-bande, parce qu'elle couppe l'Escu dans un sens contraire & opposé. On appelle aussi contre-chevron, contre-pal, & autres pieces honorables de l'Escu, lors qu'il y en a deux de même nature qui sont opposées l'une à l'autre, en telle sorte que le metail soit opposé à la couleur, & la couleur au metail : & on appelle un Escu contre-palé, contre-fascé, contre-componné, contre-brettessé, contrebandé & contre-barré, quand il a les divisions cy-dessus ; contr'-escartelé, quand un des quartiers de son escartelure est derechef escartelé. On dit de même contre-fleuré, contre-potencé, contre-vairé, quand les figures sont alternées & opposées, & quand le metail répond à la couleur. On appelle aussi les animaux contre-passants, lors que l'un passe d'un costé, & l'autre de l'autre.