s. m. Celuy qui fait ou qui vend le charbon. On le dit aussi de ceux qui portent le charbon, dont les uns sont Maistres creez en titre d'office, & ainsi Officiers de Ville : les autres sont Valets, & servent sous eux ; & ils les appellent Plumets, & Garçons de la pelle.

CHARBONNIER, est aussi un petit lieu où on serre le charbon dans les maisons.

On dit proverbialement, La foy du Charbonnier, quand on parle d'une foy implicite, qui fait croire à un Chrêtien en general tout ce que l'Eglise croit. Ce qui tire son origine de ce qu'on dit que le Diable tentant un Charbonnier, luy demanda qu'elle étoit sa croyance. Il répondit, Je croy ce que l'Eglise croit. Et étant pressé par le même Esprit de luy dire ce que croyoit l'Eglise : il repliqua, Elle croit ce que je croy. Et ayant toûjours perseveré dans les mêmes réponses, il rendit le Diable confus. On dit aussi, que le Charbonnier est maistre en sa maison. Ce proverbe vient de ce que le Roy François I. s'étant égaré à la chasse, fut contraint de loger en la loge d'un Charbonnier, comme un Chasseur inconnu. Le Charbonnier s'assit le premier à la table, en disant que chacun étoit maistre en sa maison. Cependant il servit le Roy d'un morceau de venaison, en le priant de n'en rien dire au grand nez : c'est ainsi que le peuple nommoit le Roy. Le lendemain pour recompenser son hoste, le Roy octroya à sa consideration que le trafic du charbon seroit exempt de tous imposts tant par eau que par terre.