subst. fem. Bastiment haut eslevé & de plusieurs estages, qui est ordinairement de forme ronde. On fortifioit autrefois les places avec des tours. On les attaquoit aussi avec des tours mobiles, qu'on eslevoit pour voir dans la ville. On en a fait aussi pour faire des prisons, des lieux forts. Les tours de la Bastille. La Tour de Mongommeri. On en a fait aussi, pour descouvrir de loin, de toutes sortes de figures, quarrées, pentagones, &c. La Tour de Cordoüan sert de phare. Il y a à la Chine une fameuse tour de porcelaine. Les tours des Eglises servent de clocher. Les tours de Nostre Dame sont la mesure des grandes hauteurs pour les badauds de Paris, elles n'ont pourtant que 34. toises de haut ; & ils disent d'une montagne, qu'elle est haute comme deux fois les tours de Nostre Dame. Ce mot en ce sens vient du Syriaque tur, ou de l'Hebreu tzur, à ce que dit Borel ; mais plus immediatement du Latin turris.

TOUR MARINE, est une tour qu'on bastit sur les côtes de la mer pour y loger quelques soldats, & descouvrir les vaisseaux ennemis. Ces tours ordinairement n'ont point de porte, & on y entre par des fenestres qui sont au premier ou second estage, avec une eschelle qu'on tire en haut, quand on est dedans. On se sert quelquefois de ces tours dans la fortification des places.

TOUR, se dit en termes de Blason avec plusieurs epithetes qui en changent les parties. On les appelle rondes, quarrées, crenelées, carnelées ou cranelées ; les unes sans porte, les autres avec la porte grillée ; les unes sont maçonnées, & quelques autres sont couvertes ; & parfois il y en a de sommées de giroüettes ou d'autres pieces.

TOUR, s'est dit aussi d'une machine ou petit chasteau de bois qu'on posoit sur le dos des elephants, quand on les menoit à la guerre, dans laquelle on mettoit plusieurs soldats pour combattre.

TOUR, est aussi une piece du jeu des Eschecs, qui est posée aux extremitez du tablier, & qui ne se remuë qu'à angles droits. On donne eschec au Roy & à la Tour avec le Chevalier. On matte avec un Roy & une Tour.