s. m. Herbe solaire dont la fleur represente un Soleil, qu'on dit suivre toûjours le cours du Soleil, & se tourner devers luy, soit de nuit, soit de jour, & même en temps couvert. Dioscoride fait la description d'un grand heliotrope, dont la fleur est faite comme la queuë du scorpion, ce qui fait que les Grecs le nomment aussi scorpiurus, dont les feuilles ressemblent à celles du Basilic, quoy que plus grandes, plus veluës & plus blanches. Dés sa racine elle jette quatre ou cinq surgeons, qui ont plusieurs ailes & concavitez. Ses fleurs qui sont à la cime sont blanches, & recourbées comme la queuë du scorpion. Le petit heliotropium croist auprés des estangs. Les Apothicaires l'appellent verrucaria, parce que quand on s'en frotte, elle guerit les verruës. Il y a un autre heliotrope d'Amerique à fleurs bleuës & à feuilles d'ormin, qui est descrit dans les Memoires de Dodard. En Latin heliotropium, ou salsequium.

HELIOTROPE, est aussi une pierre precieuse verte & rayée de veines rouges. Pline dit qu'elle est ainsi nommée, à cause que si elle est jettée en un vaisseau plein d'eau, les rayons du Soleil qui y tombent semblent estre de couleur de sang, & que hors de l'eau elle represente l'image du Soleil, & fait bien observer son Eclipse. On l'appelle aussi Jaspe Oriental, à cause des taches de sang dont elle est marquée. On en trouve dans les Indes, dans l'Ethiopie, dans l'Allemagne & dans la Boheme. Il y en a une à Bruges qui pourroit servir de sepulchre. Les Romanistes ont feint qu'elle avoit la vertu de rendre invisibles ceux qui la portoient, ainsi qu'on dit de l'anneau de Gyges.