v. act. Faire souffrir des douleurs, des tourments. Les Diables tourmentent cruellement les damnez. Les trenchées tourmentent cruellement une femme qui accouche. Ce criminel a esté bien tourmenté à la question. Les chevaux en esté sont fort tourmentés par les mouches.

TOURMENTER, se dit aussi du bois, lors qu'il se dejette, qu'il se gerce : ce qui luy arrive, quand il se seche ; & l'on dit alors qu'il se tourmente. Les Peintres disent aussi, qu'ils tourmentent les couleurs, lors qu'ils les manient trop, qu'ils les chargent ou les rechargent.

TOURMENTER, se dit figurément en choses morales, de ce qui afflige l'esprit, qui luy donne de la peine. Un criminel est fort tourmenté par le remords de sa conscience. Les chicaneurs sont nez pour tourmenter les gens, pour les faire enrager. Cette veuve se tourmente inutilement en pleurant la mort de son mari.

TOURMENTER, se dit souvent avec le pronom personnel ; & alors il signifie, S'empresser, s'agiter, se donner de la peine & de la fatigue. Ce Predicateur se tourmente trop dans sa chaise, & s'émeut trop, il fait trop de gestes. Cet avare se tourmente, il se tuë le coeur & le corps pour gagner du bien pour des ingrats. Cet Auteur s'est bien tourmenté l'esprit à la recherche de ces antiquités. C'est un homme inquiet qui ne peut vivre en repos, il faut qu'il se tourmente, & qu'il tourmente les autres. Il faut abaisser les voiles, quand le vaisseau se tourmente trop.