s. m. Formulaire de plusieurs actes de Justice pour instruire les novices en la pratique. Il y a des Livres imprimez, des Protocolles des Notaires, des Protocolles des Sergens, où sont les formulaires des actes qui se font en ces professions.

PROTOCOLLE, est aussi un registre relié de Notaires, où ils doivent escrire toutes les minutes de leurs actes ensuite les unes des autres, afin qu'elles ne soient point perduës, changées ni alterées. Cet usage seroit avantageux au public, mais il ne s'observe qu'en quelques lieux de la Province, nonobstant la disposition expresse de l'Ordonnance d'Orleans, Art. 83.

PROTOCOLLE, s'est dit autrefois de celuy qu'on appelle maintenant Souffleur, qui est derriere celuy qui parle en public, pour luy suggerer ce qu'il doit dire, en cas que la memoire luy manque. Cela vient de ce qu'on appelloit aussi Protocolles chez les Romains, certains Nomenclateurs qui sçavoient tous les noms des citoyens, & qui les suggeroient à leurs Maistres, afin qu'ils pussent saluer chacun par son nom en l'abordant.

PROTOCOLLE, originairement étoit la premiere feuille d'un livre, où étoit la marque du papier ; & même il signifioit quelquefois cette marque, qui étoit tantost à costé, tantost au haut de la page. La Nouvelle XLIV. de Justinien deffend d'oster & de coupper le protocolle des chartes, qui faisoit connoistre l'année où le papier ou le parchemin avoient esté faits, & l'Officier à ce commis qui les avoit delivrés : ce qui servoit à descouvrir plusieurs faussetez. On a suppleé à cette formalité par le paraphe des Juges, qu'on a fait apposer à tous les feuillets des registres de certains Officiers publics, comme Banquiers, Geoliers, &c. D'autres disent que protocolle est une premiere minute ou brouillon & sommaire d'un acte qu'on doit passer, que les Notaires mettoient en abregé dans de petits livrets, & qu'ils estendoient aprés à loisir : ce qui a le plus d'apparence.