s. m. ou Barroscope. Instrument de Mechanique & de Physique, qui sert à connoistre la pesanteur ou la legereté de l'air. Le Barrometre simple est composé d'un tuyau de verre ayant environ quatre pieds de long, & la quatriéme partie d'un pouce de diametre dans sa cavité. Il est scellé hermetiquement par le bout d'enhaut, & par celuy d'enbas qui est recourbé & percé on l'emplit de vif-argent. Aprés on enfonce ce bout percé dans d'autre mercure exposé à l'air ; & le mercure qui tâche à s'échapper du tuyau, y demeure suspendu à la hauteur d'environ 28. pouces, plus ou moins, selon que l'air auquel il est exposé est plus leger ou plus pesant, laissant la partie superieure du tuyau vuide. On voit les degrez de cette élevation marquez sur une platine de bois qui sert à le soustenir. Depuis on a trouvé l'invention de faire le bout d'enbas en forme de phiole, qui tient lieu de cet autre vaisseau de Mercure exposé à l'air dont on s'étoit servi dans les premieres experiences : & enfin l'on a fait le Barrometre double par le moyen d'un tuyau fort menu qu'on a ajoûté à cette phiole ou bouteille, qui est ouvert par enhaut, & plein d'eau seconde & colorée, à côté duquel on remarque les divisions de la platine, par le moyen de quoy les intervalles qui marquent la pesanteur & la legereté de l'air sont bien plus sensibles. Cette suspension du mercure a été inventée en Italie par Galilée & Torricelli, d'où vient qu'on l'appelle quelquefois Experimentum Torricellianum ; & elle fut experimentée en France pour la premiere fois en 1646. & a été beaucoup perfectionnée depuis par les Srs. Petit & Pascal, par le Pere Mersenne & par Mr. Huygens. Le Barrometre nous a fait découvrir que la colomne d'air pese 28. pouces de mercure, & 32. pieds d'eau. On a fait à l'Observatoire de Paris un Barrometre d'eau.