s. m. Beste farouche à quatre pieds, ainsi nommé, à cause d'une corne qui luy sort du nez. Pline dit que c'est l'ennemi de l'elephant ; qu'il s'aiguise la corne, quand il veut le combattre, taschant à le frapper au ventre où il a la peau la plus tendre. Du Bartas a fait une belle description de ce combat, qu'on tient fabuleux. Le rhinoceros est de la longueur de l'elephant, mais il a les jambes plus courtes, & les ongles des pieds fendus. Pausanias assûre qu'il a deux cornes ; l'une fort grande sortant du nez ; l'autre petite, mais tres-forte, qui pousse en haut ; & quelques-uns disent que ces cornes ne sont point arrestées, mais s'agitent de part & d'autre ; & que quand il entre en colere, elles deviennent si roides & si dures, qu'elles déracinent un tronc d'arbre, quand elles le heurtent de front. Festus croit que c'étoit un boeuf d'Egypte, quoy qu'il ait la teste & le museau d'un cochon. On le chasse pour avoir sa peau qui est tres-dure & tres-forte, étant toute couverte d'écailles, & épaisse de quatre doigts. On en fait des cottes d'armes, des boucliers & des socs de charruë. Les griffes & le sang du rhinoceros sont des antidotes chez les Indiens, & ont le même usage en leur Pharmacopée, que la theriaque dans la nôtre.

On appelle proverbialement, un nez de rhinoceros, un homme qui a un nez gros & eminent. Les Latins ont dit d'un homme fin & rusé, qu'il avoit un nez de rhinoceros.