s. f. Graine d'un arbre qui ressemble à une espece d'yeuse ou de houx, qui produit la graine d'escarlate, que le Arabes appellent kermes, les Grecs kokkon baphikon, & les Latins granum infectorium. Ils l'ont aussi appellé blatta, & souvent ce mot s'est pris pour la pourpre, comme on voit dans Paul Diacre. Menage derive ce mot de coccinula, diminutif de coccus, ou de cusculium, qui estoit un mot Espagnol plûtost que Romain, dont s'est servi Pline. Les Espagnols l'avoient pris des Arabes, & il s'est formé de coccus & de gulius, parce qu'en Orient gueule signifie rouge. Cette graine est grosse comme un pois, pleine d'un suc rouge, qui croist au pied, & souvent au milieu des feuilles de l'arbre, qu'on appelle ilex glandifera. On la cueille aux mois de May & de Juin, & il en croist beaucoup en Provence, Languedoc & Dauphiné. Plusieurs disent qu'à mesure que son suc se desleche, il se convertit en petits vermisseaux, qui volent aprés comme moucherons, qui font qu'on a donné aussi à cette graine le nom de vermillon. Mais d'autres appellent seulement cochenille, un ver gris qui vient des Indes, & qui estant mis dans l'eau, fait une teinture fort rouge. Cette cochenille est d'un si grand trafic, qu'il en entre dans Tlascala ville de Mexique pour plus de 200. mille escus par an, à ce que dit Herrera. C'est dont on fait l'escarlate de Hollande. On nomme cramoisi les couleurs où il entre de la cochenille.
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