s. f. Plante medecinale. Il y en a de deux sortes. La grande chelidoine, ou chelidonium majus, a sa tige delicate & gresle, & haute d'une coudée, ses feuilles semblables à la ranoncule ou grenouillette, mais plus tendres & plus bleuës. Sa fleur est semblable au violier blanc, qui naist aigu, & aucunement amer & puant. Sa racine est seule & simple par le haut, mais par le bas elle jette plusieurs petites racines jaunes. Sa graine est enfermée en de petites gousses minces & pointuës qui se rapportent fort à celles du pavot cornu. Dioscoride dit que les hyrondelles, selon la croyance de plusieurs, redonnent la veuë à leurs petits en y appliquant de cette herbe : ce qui l'a fait nommer chelidonium, c'est à dire, herbe des hyrondelles. On l'appelle aussi en François éclaire, ou felongne. Quelques Chymistes ont dit qu'elle s'appelloit chelidonium, quasi coeli donum.

La petite chelidoine, appellée chelidonium minus, par les Medecins & par les Apothicaires serofularia minor, & communément petite éclaire, est une petite plante qui n'a aucunes tiges, mais qui jette ses feuilles dés sa racine, qui sont semblables à celles du lierre, toutefois moindres & plus rondes, molles & grassettes. Elle produit une fleur jaune qui tient à une queuë mince & & deliée. Theophraste dit qu'elle jette sa fleur au retour des hyrondelles : ce qui est cause qu'on luy a donné leur nom. Elle a plusieurs petites racines qui sortent d'un même durillon, qui representent un petit amas de grains de froment : d'où vient que Dioscoride dit que plusieurs l'appellent froment sauvage. Et on l'appelle petite serofulaire, à cause que sa racine est composée de ces durillons qui ressemblent aux glandules ou escroüelles, que les Grecs appellent serofules. Elle croist auprés des eaux courantes & des estangs. Son jus est fort acre & mordant.