v. act. Rendre chaud, ou devenir chaud. Le Soleil eschauffe la terre par ses rayons. Le foin qui est serré avant que d'estre bien sec, se fermente, s'eschauffe & s'aigrit. Quand on n'a pas dequoy faire du feu, il faut s'eschauffer à travailler.

ESCHAUFFER, se dit encore en Morale, de l'émotion des passions. Ce Predicateur s'eschauffe beaucoup en parlant contre les vices. Cet homme est fort colere, il ne faut pas luy eschauffer la bile, luy eschauffer les oreilles.

On dit en ce même sens, que la guerre, que la sedition, que la dispute s'eschauffe, pour dire augmente ; que le jeu s'eschauffe, pour dire, qu'on s'y pique, qu'on jouë plus gros jeu.

On dit proverbialement, qu'un homme s'eschauffe dans son harnois, lors qu'il se met en colere. On dit aussi, que les Cabaretiers, que le mauvais train eschauffent les maisons, pour dire qu'ils y logent les premiers, si-tost qu'elles sont basties, & avant qu'elles soient seches.