subst. masc. Piece de menuë monnoye valant 12. deniers tournois. Les sous parisis ou sous marquez, ou tapez, valent quinze deniers. Une livre vaut vingt sous, un escu soixante sous. On dit un pasté, un pain d'un sou. Il y avoit aussi autrefois des sous d'argent. Les sous de fer, autrement de la Rochelle, ont esté descriés. C'est un pauvre homme qui n'a ni sou ni double. Il n'a pas receu un sou de la dot de sa femme. Il est entré pour cinq sous dans cette Ferme, c'est à dire, il y est associé pour un quart. Il ne jouë qu'à tire sou, c'est à dire, petit jeu. La subvention est l'imposition du sou pour livre sur les marchandises. On prononçoit autrefois sol, & on le dit encore en cette phrase, Au sol la livre, pour dire, A proportion du principal. Ce mot vient de solidus, selon Menage.

Il y a eu aussi des sous d'or, dont le prix a été different suivant les temps. Du temps de la Loy Salique, le sou valoit quarente deniers ; ce qui dura jusqu'au temps du Roy Pepin, où il fut mis à douze deniers, ce qui fut confirmé par Charlemagne & Louïs le Debonnaire. Chez les Romains le sou valoit six mille deniers de cuivre. Du Cange. Voyez SOL.

On dit proverbialement, Il a fait de cent sous quatre livres, & de quatre livres rien, pour dire, Il a fait de méchants trocs, ou achats, sur lesquels il a toûjours perdu. On dit aussi, Il a fait comme le Roy devant Pavie, il a tiré jusqu'au dernier sou.

SOU, signifie aussi en plusieurs lieux le toit, l'étable des pourceaux, le lieu où on les enferme la nuit. Dans les bassecours il y doit avoir une sou, un toit separé pour les cochons. Ce mot vient du Latin sudis, qui signifie la même chose ; voyez Menage : ou de l'Alleman suten, qui signifie la même chose ; ou de sus, pourceau.