s. f. Dessechement de la bouche & de la gorge qui cause de l'alteration, un grand desir de boire, d'avaler quelque liqueur qui les mouille, qui les rafraischisse. Les chameaux sont des animaux qui endurent long-temps la soif. Un honneste homme ne boit qu'à sa soif. La trop grande soif est cause de la rage des chiens. On dit aussi, que la terre a soif, lors qu'elle est seche, & qu'il y a long-temps qu'il n'a pleu.

SOIF, se dit figurément en Morale, du desir ardent que causent nos passions. La soif de l'or est insatiable chez les avares ; la soif de la gloire chez les ambitieux. Les Tyrans infideles ont eu toûjours soif du sang Chrêtien.

SOIF, se dit proverbialement en ces phrases. Il faut garder une poire pour la soif, c'est à dire, reserver quelque chose pour le besoin. On ne sçauroit faire boire un asne, s'il n'a soif, se dit à ceux qui refusent de boire une santé qu'on leur a portée.