s. f. Oiseau de proye de couleur fauve, de race d'espervier, espece de faucon bastard qui fait son nid dans de vieilles tours, qui se prend au vent, qui a le bec bleu, les jambes hautes, & la queuë longue. La crecerelle endort les mulots. En Latin tinnunculus & crecella. Les Provençaux l'appellent ratier, & les Italiens fottiventi. Jules Scaliger derive ce mot de querquerella, ou querquedula, à cause que les Anciens appelloient querquerum, un cri lamentable. Saumaise le derive de crepitacella, à cause du bruit que cet oiseau fait en volant. Menage le fait venir de crecarella, qui a été fait du Grec krex, sorte d'oiseau dont la voix est fort aiguë.

CRECERELLE, est aussi un petit instrument de bois qui fait beaucoup de bruit en tournant une manivelle, & avec quoy jouënt les enfants. On s'en sert aussi pour appeller les Chantres aux Tenebres, tandis que l'usage des cloches est suspendu. Son nom luy est venu de l'oiseau ainsi appellé, à cause que sa voix ressemble au bruit de cet instrument. Pasquier croit que c'est le son qu'il fait qui est cause qu'on l'appelle ainsi. Magius dans son Livre des cloches dit que les Chrêtiens Grecs se servent d'un certain instrument de bois qu'ils appellent symandre : ce n'est qu'un ais fort estroit sur lequel on frappe avec deux maillets de bois, qui font le même effet que la crecerelle, & qui en tient lieu quelquefois.