v. act. Mettre de la semence en terre pour la faire multiplier. On seme les grands bleds en automne, comme le seigle & le froment sur des terres qui ont trois labours. On seme les petits bleds en Mars & en Avril, comme l'avoine, orge, pois & vesse. On seme en divers temps les graines dans les jardins pour faire venir des fleurs & des fruits, comme melons, concombres, oeuillets, pieds d'aloüette, &c. Il ne faut semer ni trop dru, ni trop au large. Il faut semer avant que de recueillir, avant que d'avoir la recompense de ses travaux. Les champignons viennent sans semer.

SEMER, se dit figurément en choses morales. Semer sur l'arene, semer en terre ingrate, pour dire, Donner des instructions, faire des remonstrances à des gens qui n'en profitent point, faire du bien à des ingrats qui rendent le mal pour le bien.

SEMER, se dit aussi en choses spirituelles. Semer des heresies, de mauvais bruits, des calomnies ; semer la zizanie entre parents, pour dire, Introduire des erreurs, mettre la discorde dans une famille.

SEMER, signifie aussi, Distribuer secrettement & sous main quelque chose. Les Chefs des seditieux sement sous main de l'argent parmi le peuple, parmi des soldats, pour l'exciter à la revolte ; ils sement des libelles, des manifestes contre les Puissances.

SEMER, signifie quelquefois simplement, Respondre. Sa poche étoit troüée, il semoit son argent le long du chemin, sans qu'il s'en apperceût. On seme quelquefois de menuës graines sur un chemin difficile, afin qu'on le puisse reconnoistre. A la guerre on seme des chausse-trapes dans les lieux où il doit passer de la cavalerie ennemie.

On dit proverbialement, que la crainte des pigeons n'empêche pas de semer, pour dire, qu'il ne faut pas laisser d'entreprendre une affaire, quoy qu'il y ait quelque inconvenient à apprehender.