Espece de servitude ou petite fenestre qu'un homme peut ouvrir sur l'heritage de son voisin, quand le mur appartient à luy seul. C'est un treillis de fer dont les trous ne peuvent estre que de 4. pouces en tout sens avec un verre dormant scellé en plastre, permis par la Coûtume de Paris, art. 201.

FER, en termes de Chymie, a le nom de Mars, & souffre plusieurs preparations. Le sel de Mars ou de fer est composé du sel de l'esprit de vinaigre & des particules d'acier, que le même esprit a dissoutes. Il est propre à ouvrir les obstructions. Le safran de Mars ou crocus Martis, est la rouille de l'acier sur lequel on a versé de l'eau : c'est aussi celuy qu'on ramasse sur les barres de fer qui ont esté long-temps exposées au feu, comme celles qui ont porté les vaisseaux dans des fourneaux de reverbere. On en fait aussi avec de la limaille d'acier, qu'on fait demeurer long-temps dans un fourneau de verrerie.

FER, se dit figurément en Morale de ce qui a une grande dureté. Ainsi les Anciens ont appellé le Siecle de fer, celuy où les hommes estoient durs & cruels. On dit, qu'un homme a le corps de fer, pour dire, qu'il est capable de resister aux plus grandes fatigues : qu'il a la teste de fer, quand il resiste aux rompements de teste que cause la sur charge des affaires. Il useroit du fer, pour dire, Il use beaucoup.

On nomme aussi en quelques endroits, Bestiaux de fer, ceux qu'on a donnez à des Fermiers, à la charge que le croist servira à remplacer ceux qui periront. Ainsi il y a plusieurs metairies en Berry, où il y a des bestiaux qui s'y conservent toûjours.

On appelloit autrefois Fer chaud, le serment qu'on faisoit en Justice pour prouver son innocence par le moyen d'un fer chaud. Ce qu'on faisoit en plusieurs façons : quelquefois on marchoit sur douze socs de charruë ardents : quelquefois on prenoit une barre de fer ardente en main, & on la jettoit par deux ou trois fois dans l'espace de neuf pas : quelquefois ce fer chaud avoit la forme d'un gand, dans lequel on fourroit la main & le bras. C'estoit une coûtume fort ancienne : car l'un des articles de la Loy Salique porte, De manu ab aeneo redimendâ, parce qu'on rachetoit quelquefois la rigueur du fer chaud ou airain chaud moyennant certaine somme de deniers. Les Autheurs rapportent une infinité de ces jugements, comme on voit dans Pasquier, Du Cange & autres qui les ont appellez, Judicium ferri calidi, ferri candentis, calybis examen, ferrum ignitum, judicium ignitum, igniferum judicium, ferreum judicium, ferrum judiciale, &c. Ce serment regardoit particulierement ceux qui ne pouvoient plus se battre en duel, soit à cause de leur âge, ou de quelque maladie, ou de quelque imperfection du corps ; & sur tout ceux qui estoient de condition libre, & même les Moines & les Ecclesiastiques. Car pour les paysans, on leur faisoit faire l'espreuve de l'eau froide. On le faisoit aussi bien pour les procés civils que pour les criminels ; & cela avec plusieurs ceremonies Ecclesiastiques ordonnées par les Loix & Coûtumes de plusieurs nations, & même par les Conciles. On ne faisoit point ce jugement dans des semaines où il y avoit des Festes. On jeusnoit trois jours au pain & à l'eau avec des vestements de laine ; le quatriéme on prenoit le fer chaud à la Messe, aprés avoir communié, & aprés plusieurs oraisons & benedictions rapportées dans les Nottes qui sont à la fin des Capitulaires de Charlemagne. Ce fer estoit beni, & gardé dans de certains Monasteres qui avoient ce privilege. Le Samedy suivant on ostoit l'enveloppe qu'on avoit mise sur les pieds ou sur les mains de celuy qui avoit fait le serment, laquelle estoit cachettée, afin qu'on n'y mist point ni d'onguent ni de remedes : & on estoit purgé, quand il ne s'y trouvoit point de marque de bruslure. Ces jugements ont esté deffendus par les Papes, les Conciles, & les Princes, comme par les Papes Estienne, Alexandre III. Innocent III. Honoré III. le Concile de Latran & celuy de Bayeux en 1300. par Federic I. Empereur, Jacques I. Roy d'Arragon, Alexandre II. Roy d'Ecosse : le tout un peu auparavant le regne de St. Louïs.

FER, se dit proverbialement en ces phrases. Mettre les fers au feu, quand on commence serieusement à vouloir faire reüssir quelque affaire. On dit, qu'un homme a toûjours quelque fer qui loche, pour dire, qu'il est infirme, qu'il se plaint toûjours de quelque mal. On dit d'un cheval qui est tombé, qu'il a esté renversé les quatre fers en l'air ; & figurément il se dit aussi d'un homme. On dit aussi, qu'il faut battre le fer tandis qu'il est chaud, pour dire, qu'il ne faut pas perdre une bonne occasion, une conjoncture favorable. On dit d'une chose qu'on mesprise, qu'on n'en donneroit pas un fer d'aiguillette. On dit aussi, qu'il faut employer le fer & le feu à quelque mal, pour dire, qu'il y faut appliquer les remedes les plus violents. On dit aussi, Quand on quitte un Mareschal, il faut payer les fers, pour dire, qu'il faut payer les parties d'un ouvrier quand on le change.