s. f. Terme de Palais. Excuse qu'on presente en Justice, quand on est obligé d'y comparoir en personne, & quand on a une raison legitime qui en empêche. Il faut envoyer un homme exprés fondé de procuration speciale, pour presenter son exoine en Justice avec la preuve en main de l'empeschement qui est cause qu'on n'y peut comparoir en personne, comme un certificat de Medecins, si l'empeschement est causé par maladie.

EXOINE, se dit aussi en d'autres cas, comme lors que le Seigneur mande son vassal pour le venir accompagner à la guerre, pour luy rendre la foy & hommage, ou autres devoirs auxquels il est obligé. Ce mot se dit differemment dans les Coûtumes, où on trouve ensoigne, ensoingne, ensonie, ensoing, ou ensongnie, ou essoine, & dans ses derivez, exonier, essonier, exoineur & exoiniateur. Ce mot vient, selon Budée, Perionius & Nicod, de exomnysthai, à cause du serment qu'on étoit obligé de faire pour l'exoine, qui étoit aussi en usage chez les Grecs. Cujas le derive de exidoneare, ou exonerare, parce que c'est en effet descharger une assignation ; Saumaise de sonnia, qu'on a dit par corruption à sonte, qui se dit en Latin pour empeschement ou excuse. Vossius dit qu'il vient de l'Alleman sunnis, qui signifie empeschement necessaire. D'autres le derivent à sontico morbo, qui excusoit de comparoistre en Justice. Menage. On disoit autrefois essoine, pour signifier absence. Du Cange condamne toutes ces etymologies, & dit qu'il vient de essonnia, exonia, & exonium, qu'on a dit dans la basse Latinité dans le même sens.