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Catégorie : Grammaire
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subst. fem. Terme de Grammaire. Discours ordinaire, suite de paroles. Les Grammairiens disent que tout discours est composé de huit parties d'Oraison, le Nom, le Verbe, le Participe, l'Adverbe, la Preposition, la Conjonction & l'Intesjection. L'article ne doit point passer pour une partie d'Oraison, mais pour un pronom. L'object de la Grammaire est la bonne construction des parties de l'Oraison, du discours.

ORAISON, signifie aussi une harangue, un discours estudié & poli qu'on prononce en public, ou qui est composé à ce dessein. On prononce des Oraisons funebres aux obseques des grands, qui contiennent leurs éloges. Val. Publicola fut le premier parmi les Romains qui fit une Oraison funebre aux obseques de Brutus. Au commencement on n'en fit que pour les hommes. Ensuitte on commença à en faire aussi pour la Dames, parce qu'elles avoient contribué genereusement de leurs joyaux pour faire un present que l'on vouloir envoyer à Delphes. Plutarque invita camilla. Les Professeurs qui entrent en possession d'une chaire, ont coûtume de faire des Oraisons publiques & solemnelles. Les Regens de Rhetorique, font des Oraisons à leurs escoliers, au commencemens de l'année, & en quelques autres occasions. Les Anciens appelloient aussi Oraisons, les Playdoyers, & les Harangues qu'ils faisoient au peuple, & les autres compositions d'éloquence, comme les Oraisons d'Isocrate, de Demosthene, de Ciceron. En ce sens on dit en Rhetorique, qu'il y a cinq parties de l'Oraison, l'Exorde, la Narration, la confirmation, la Confutation, & la Peroraison.

ORAISON, signifie plus ordinairement chez les Chrestiens, Priere qu'on fait à Dieu, & à ses Saints. Ce saint homme est en continuelle oraison. Il fit mettre ses Apostres en oraison, de peur qu'ils n'entrassent en tentation. Il fit une oraison à son Pere dans le Jardin des Olives. Il y a une espece de Demons qui ne se chassent que par les jeûnes & l'oraison. En ce sens on distingue trois sortes d'oraisons ; la vocale, qui est l'ordinaire qu'on prononce de bouche ; la mentale, qu'on fait de la pensée en meditant ; la jaculatoire, qui se fait par une vive & prompte aspiration de coeur, & c'est en ce sens qu'on dit qu'une courte priere ou oraison penetre les cieux.

ORAISON, se dit encore dans un sens plus estroit, d'une certaine priere qui est propre pour l'Office du jour, ou pour les commemorations, des Festes & Feries. Elle est presque toûjours precedée, d'une Antienne, & d'un verset. L'oraison du jour termine les Laudes, Prime, Tierce, None, Sexte, & Vespres. Aprés Magnificat on dit les oraisons, les suffrages des Saints, une oraison pour la commemoration de la Ferie, du Saint du Patron, &c. Les Rituels appellent oraisons, les prieres qui commencent par le mot Oremus. Durandus observe que dans l'Eglise de Latran on ne dit point d'oraisons, mais qu'à la Messe & en toutes les heures on prononce tout haut l'Oraison Dominicale, qui est le Pater & qu'on en usoit ainsi dans la Primitive Eglise. Ce fut le Pape Gregoire qui ordonna qu'on diroit l'Oraisou Dominicale à la Messe aprés le Canon.

On dit aussi des oraisons à la Messe devant l'Epistre, à l'offerte, & aprés la communion. Les aveugles offrent de dire l'Antienne & l'Oraison d'un Saint à l'intention de ceux qui leur donnent l'aumosne.

On appelle aussi un Livre d'oraisons, un Livre qui contient diverses prieres accommodées aux differentes occasions, comme pour le matin, pour le soir, avant ou aprés la confession, la communion. Des oraisons à la Vierge, à l'Ange Gardien, &c.

On dit proverbialement, qu'un homme a dit le matin une bonne oraison, quand il luy arrive penpant le jour quelque bonne fortune.