MUR, ou muraille, en termes de Blason, se dit de la representation d'un mur qui occupe toute la largeur de l'Escu ; & pan de mur, quand il n'en occupe qu'une partie & on l'appelle maçonné, quand on marque les liaisons des pierres d'un esmail different. On l'appelle planté, quand il est representé dans l'eau, & soustenu, lorsqu'il pose sur quelques pieces representées au dessous.

MURS, au plurier & pris absolument, se dit d'ordinaire de la closture de la ville. Dans les places de guerre on ne souffre pas qu'on bastisse hors les murs. Il y a des villes où les Princes n'ont que les murs, qu'ils gardent, sans y lever aucuns droits. Sparte n'avoit pour tous murs que la valeur de ses habitans. Les Poëtes ont feint que les murs de Troye avoient esté bastis par Apollon & par Neptune desguisez en Maçons les murs de Babylone furent mis au rang des sept merveilles du monde. Les murs de Hierico tomberent au son des trompettes.

MUR, se dit proverbialement en ces phrases. Il vaudroit autant se battre la teste contre un mur, c'est à dire, qu'on travaille inutilement, qu'on ne viendra pas à bout de ce qu'on souhaitte ; on dit aussi, qu'un mur creve de rire, pour dire, qu'il est ruineux en crevassé. On dit aussi à celuy qui veut avoir de l'argent d'un avare, Vous tireriez aussi-tost de l'huilc d'un mur. On dit aussi, estre au pied du mur sans eschelle, quand on manque une entreprise qu'on croyoit preste à reüssir, pour ne s'estre pas pourveu de toutes les choses necessaires.