Terme de Blason. C'est la partie la plus élevée dans les ornements de l'Escu, & qui est au dessus du casque. Le cimier de France est une fleur de lis quarrée. On l'a appellé ainsi, à cause qu'on le met à la cime du casque. Le cimier est l'ornement du timbre, comme le timbre est celuy de l'Escu. Les cimiers de plumes sont plus frequents que les autres, & ils sont faits souvent d'une masse de plumes d'autruche, ou de heron ; & ces touffes de plumes dans les anciens tournois étoient nommées plumails ou plumarts. Elles se mettoient dans des tuyaux sur de hauts bonnets. Les cimiers se faisoient aussi de cuir bouilli, de carton, de parchemin, peints & vernis, quelquefois d'acier ou de bois, & on y representoit souvent une piece du blason de l'Escu, comme une aigle, ou une fleur de lis, mais jamais une de ces pieces qu'on nomme honorables, comme pal, fasce, giron, &c. On en changeoit quelquefois selon la fantaisie, parce qu'il ne tenoit lieu dans le Blason que de devise & d'ornement. L'usage en est tres-ancien : car Herodote en attribuë l'invention aux Cariens, qui les premiers porterent des aigrettes & des plumes sur leurs casques, & peignirent des figures sur leurs boucliers. Ils ont servi de fondement à plusieurs fables : car les Anciens donnerent à Serapis une teste d'espervier, parce que ce cavalier en avoit un sur son cimier. Ils firent de Geryon un monstre à trois testes, parce qu'il avoit un triple cimier. Ils feignirent que Prothée changeoit à tout moment de forme, parce que c'estoit un Roy d'Egypte qui changeoit tous les jours de cimier, & paroissoit tantost avec une teste de lion, tantost avec celle d'un dragon, d'un ours, d'un cheval, &c. Les cimiers extravagants sont aussi fort anciens en Gaule, comme on peut recueillir de quelques témoignages de Plutarque & de Diodore de Sicile en parlant des Gaulois & des Germains. Le cimier est une plus grande marque de noblesse que l'Armoirie, parce qu'on le portoit aux tournois, où on ne pouvoit estre admis sans avoir fait preuve de Noblesse.