verb. act. Terme de Teinturier. C'est, Esprouver la bonté ou la fausseté d'une teinture. On fait bouillir des eschantillons d'estoffe demie-heure dans des eaux sures avec un poids égal d'alun & de tartre, ou du savon, ou du jus de citron ; & alors les couleurs se changent. Par exemple, l'eschantillon noir qui aura été guesdé deviendra bleuastre tirant sur le verd-brun. S'il a été guesdé & garancé, il deviendra minime. Et celuy-cy qui n'aura été ni guesdé, ni garancé, ne verdira point, mais deviendra d'une couleur entre jaune & fauve. On voit aussi par le debouilli, si les estoffes ont été bien engallées & noircies. On fait aussi debouillir un eschantillon de la couleur matrice qui se garde au Bureau, qui a été teinte dans les regles, pour en juger par la comparaison des uns aux autres. Le bleu ne manque jamais dans le debouilli, si la teinture en est bonne. On fait des demi-debouillis & des quarts de debouillis, en mettant moins pesant d'alun & de tartre, ou en les faisant bouillir moins de temps. La maniere de faire le debouilli est amplement descrite dans les Statuts des Teinturiers de l'année 1669.

v. act. Terme de Teinture, qui se dit des couleurs trop blafardes dans lesquelles on a mis trop d'eau. Il n'est gueres en usage qu'au participe. Ce bleu est trop delavé, il n'est pas assez vif.

verb. act. Terme de Teinture. Donner une certaine preparation aux soyes. Le principal soin des Teinturiers doit être de bien decreuser la soye : ce qui se fait en la faisant cuire avec du savon blanc, & en la degorgeant aprés dans la riviere ; ensuitte de quoy on la met dans un bain d'alun tout à froid.

v. act. Terme de Teinture. Les Teinturiers sont obligez de descruer le fil escru, c'est à dire, le lesciver avec bonnes cendres, & le laver en eau claire, avant que de le teindre.